Histoire du Village de Lipsheim
Dans l’histoire, Lipsheim était d’abord une métairie royale, sous le nom de Lintpolsheim ou Lupotesheim. Mentionné dès823, Lipsheim était une possession des Evêques de Strasbourg qui donnèrent le village en fief aux Landgraves de Basse-Alsace jusqu’en 1358.
En 845, Lothaire, fils de Louis le Sage, en fit donation à l’Abbaye Saint-Etienne à Strasbourg.
Plus tard, l’Evêque de Strasbourg en fut propriétaire. Au début du 11e siècle, l’Evêque Werner de Strasbourg fit donation de Lipsheim et de Hindisheim au comte de Hohenbourg. Lorsque Richard de Hohenbourg entra dans l’ordre ecclésiastique, le fief retourna en 1476 en possession de l’Evêché, mais deux ans plus tard Lipsheim fut de nouveau cédé à Frédéric de Mittelbach. Une fois cette famille éteinte, Sicker de Sickingen revendiqua des droits d’héritage, mais y renonça moyennant paiement d’une rente annuelle.
Le village fin 19ème siècle
C’est ainsi que Lipsheim passa de nouveau aux mains de l’Evêque de Strasbourg et fut encore sa propriété en 1789 lors de la Grande Révolution. Au sud-ouest de la banlieue actuelle de Lipsheim se trouvait dans le temps le petit village de Kassen. Encore aujourd’hui ces terres portent le nom de Kassfeld et Glockbrunnen. Au début de ce siècle un habitant de Lipsheim construisit une maison avec les pierres qu’il déterra d’une parcelle du lieu-dit Kassfeld.
Village catholique avec de belles maisons à colombages, les fermes s’élevèrent le long de deux rues convergentes, puis parallèles qui dessinaient un Y.
Lipsheim possède un presbytère de 1776 et quelques belles maisons paysannes du 18e siècle, mais la majorité des fermes date du 19e, comme celle du n°61 rue du Général de Gaulle qui a sans doute été construite dans le deuxième quart de siècle. Le logis est prolongé par les étables et une remise,avec la grange en retour d’équerre.
L’ensemble du village était entouré d’un fossé continu ainsi qu’entre les rues principales, permettant le lavage du chanvre, en vue de son tissage, car avant le 19e siècle la plupart des habitants étaient tisserands. Presque dans chaque maison il y avait un rouet de tissage, et les femmes filaient elles-mêmes le linge de maison (literie, linge de table, de corps, etc.)
Par ailleurs, l’existence de ces ruisseaux explique la largeur par endroits de nos trottoirs actuels. Ces ruisseaux existaient encore dans les années 1930 et furent comblés lorsque le Maire CharlesTRIMBUR fit doter le village de caniveaux,trottoirs etde rues goudronnées.
Pour pouvoir réaliser ces travaux assez onéreux en 1935, la Communedut recourir à un emprunt de 70.000 F anciens, et pour ce faire, il fallait consulter les habitants ou propriétaires les plus imposés de la Commune qui durent donner leur accord. Avant les chemins étaient boueux.
Il existe une anecdote à ce sujet : « Monsieur le Curé Mathias GRASS lorsqu’il se rendait en train en ville, c’est à dire à Strasbourg, emmenait des journaux et arrivé à la gare, nettoyait ses souliers, pour que les citadins ne remarquent pas qu’il venait de la campagne.
L’actuelle rue Jeanne d’Arc était dénommée, avant la Révolution de 1789, rue des Seigneurs car elle
était habitée par les notables de la Commune – les Seigneurs – puis plus tard par le Maire, le Curé et l’Instituteur, ensuite elle fut rebaptisée rue des Messieurs.
La rue de l’extrémité sud du village portait le nom de Flachsland jusqu’en 1963, date à laquelle elle fut dénommée rue de la Chapelle, car en suivant le tracé vers le Bruch, en passant à côté du terrain de football et de tennis on accède par un petit pont à la Chapelle de Hattisheim, située sur le ban de Geispolsheim.
Quand les ruisseaux débordaient par temps de pluies abondantes, les habitants de la rue Flachsland faisaient le trajet dans des cuves pour pouvoir se déplacer au centre du village, tellement cette rue était inondée.
Lipsheim a connu un système de culture traditionnel jusqu’au milieu du 19e siècle (exploitations familiales avec peu de journaliers) ; un complément était fourni par la culture du chanvre et un petit artisanat textile (tisserands en 1866). L’ouverture vers le marché urbain fut assez précoce, accentué dans la deuxième moitié du 20e siècle (accroissement sensible de l’élevage bovin et porcin) ; le chanvre a été progressivement abandonné avec l’essor des migrations alternantes de travail quiconduisirent à la quasi-élimination des petites exploitations (87en 1929, 11 en 1980) au
profit de celles de plus de 20 ha (passées de 2 à 7). Actuellement, il reste 7 exploitations qui ont toutes plus de 20 ha.